De grands projets de construction et de rénovation urbaine vont bientôt changer le visage de notre chère capitale. Les principaux défis : le développement durable, la création d’espaces verts, la mobilité active, la mixité et la valorisation du patrimoine. Voici parmi ces thématiques, une sélection de 4 chantiers bruxellois ambitieux que nous avons fait pour vous.
Le Piétonnier
Maître d’ouvrage: Beliris
Constructeur: Viabuild
Travaux: mars 2018 - fin 2018
Montant: 20 millions
Ce n’est pas la 1ère fois que le coeur du centre historique connaît de grands bouleversements. Au 19ème siècle, la Senne qui traversait le centre de la ville devint rapidement un égout à ciel ouvert. Le bourgmestre de l’époque, Jules Anspach, la fît voûter et sur l’espace ainsi créé fit construire les boulevards actuels. En 1976, le pré-métro prit la place de la rivière qui fut alors détournée le long de la petite ceinture.
En 2015 la ville de Bruxelles décide de faire de cette autoroute urbaine un espace piétonnier verdoyant qui englobe désormais une grande partie du boulevard Anspach et les places de Brouckère, de la Bourse et Fontainas, détrônant ainsi Paris de son titre de plus grand piétonnier d’Europe.
Le projet prévoit la mise en place de 3.000 m² d’espaces vert, 3,9 km de chaussée en pierre bleue belge bordée d’arbres et de plantations malgré ses sous-sols difficilement exploitables. Des bancs, fontaines d’eau potable, poubelles intelligentes, un système de récupération d’eau de pluie, un éclairage public LED et 1000 emplacements vélos seront également prévus. Après une longue mise en veille du chantier, vous pourrez dès cet automne profiter de balades le long des élégantes façades bruxelloise.
Brucity
Maître d’ouvrage: AG Real Estate Development
Architecte: BURO II & ARCHI+I –Bruno Albert
Constructeur: Valens
Travaux: mai 2018 - fin 2021
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En se baladant aux alentours du piétonnier on ne peut pas louper le chantier de démolition de l’ancien parking 58. Mais que nous réserve les pelleteuses de Demeuter?
Il s’agit du nouveau Centre administratif de la ville de Bruxelles. Ce bâtiment moderne, entièrement vitré, accueillera fin 2021 les 1.700 employés de la Ville de Bruxelles. Le projet veut mettre en avant, de manière symbolique, la notion de transparence de l’administration au regard de la Ville.
Une réflexion écologique a été menée pour ce nouveau bâtiment passif. Il sera entre autres muni de panneaux solaires photovoltaïques, d’un système de cogénération, d’éclairages full LED et d’un système de récupération de l’eau de pluie qui alimentera les sanitaires.
Le Parking 58 sera remplacé par un parking souterrain et l’ancien rooftop par des jardins urbains avec une vue panoramique qui prolongeront le piétonnier sur le toit de la ville.
Montagne du Parc
Maître d’ouvrage: BNP Paribas Fortis
Architecte: Baumschlager eberle, Styfhals & Partners, Jasper-Eyers
Constructeur: Besix, Eiffage
Travaux: Décembre 2014 - Décembre 2021
Montant: 190 millions
On peut se demander pourquoi BNP a décidé de remplacer son siège social par un nouveau bâtiment. Un investissement important, d’immenses défis à relever, il doit donc y avoir de bonnes raisons.
Le projet vise en effet à optimiser l’espace par rapport au bâtiment initial érigé par la Société Générale dans les années 1970, devenu obsolète, et à réduire sa consommation énergétique notamment grâce aux panneaux solaires installés sur le toit et au stockage saisonnier de l’énergie thermique.
Une rénovation aurait permis de résoudre certains problèmes mais le coût engendré, tant financier qu’écologique, aurait pratiquement atteint celui de la démolition et de la reconstruction.
Un facteur clé pour le prestige du bâtiment réside dans sa façade futuriste, constituée d’une structure de colonnes verticales en béton préfabriqué, rehaussé de granulats verts choisis avec soin. Ce ‘squelette’ autoportant en béton constitue la façade extérieure du bâtiment et abrite une façade vitrée. L’ajout de minéraux verts, en provenance d’une carrière norvégienne, accentue son caractère et renvoie à l’identité de marque de BNP Paribas Fortis.
Gare maritime de Tour et Taxi
Maître d’ouvrage: Project T&T, Extensa
Architecte: Jan De Moffart et Neutelings Riedijk Architecten
Travaux: 2016-2019
Montant: 150 millions
Le canal de Bruxelles va radicalement changer de visage au cours des prochaines années. Après l’Upsite et le projet Riva, des travaux ont également commencé pour revitaliser le patrimoine industriel du site de Tour et Taxi afin d’en faire un nouveau quartier urbain très vivant.
La Gare Maritime, est un ancien terminal ferroviaire de marchandises, construit au début du XXe siècle dont les halles couvrent une superficie de 40 000m². L’endroit va être complètement transformé, dans le respect de la structure originelle, afin de répondre aux exigences des normes actuelles. Le volume intérieur de la Gare Maritime sera en effet aménagé au moyen de différents modules préfabriqués indépendants, construits en bois laminé croisé, afin de réduire le bilan CO2 et adoucir l’aspect très industriel du hall existant.
L’espace accueillera des entreprises et des commerces, le long d’une “rambla” de 270 mètres flanquée de deux jardins intérieurs tout en longueur, qui offriront de la place pour une agriculture urbaine.
Les enseignes s’y bousculent déjà sur papier alors que le lieu, dont on rénove actuellement la toiture, n’ouvrira pas avant la fin de l’année prochaine.
Bien que le projet de l’architecte louviérois Vincent Callebaut n’ait pas été retenu par Extensa il convient tout de même de faire honneur à sa vision futuriste qui s’inscrit dans la tendance du village urbain et de la ville biomimétique.
Le concept de l’architecte était de faire rentrer le nouveau parc public et le canal dans la Gare Maritime tout au long de ses nefs pour créer un véritable Biocampus où il fait bon travailler et se divertir.
A côté de la gare maritime, le projet était de créer 85.000m² de logements positifs, trois «forêts verticales» habitées, des sky-villas avec potagers privatifs et vergers communautaires et des toitures tapissées de panneaux solaires rendant les logements quasi autonomes en énergie.
“Alors que de nombreux pays émergents écrivent leur futur à partir d’une page blanche”, écrit l’architecte sur son site, “les villes européennes relèvent le défi de la métamorphose de leur patrimoine intrinsèque afin d’assurer leur transition énergétique et socio-économique vers une urbanité définitivement post-carbone, circulaire et solidaire”.